Nous sommes souvent subjugués par les connaissances de nos grands-parents en ce qui concerne les espèces présentes dans nos forêts. Nos générations ont quelque peu perdu ce lien à la nature et nous sommes nombreux à être (presque) incapables de faire la différence entre un hibou et un moineau. Pour y remédier nous vous proposons de découvrir ce premier guide du naturaliste sur le thème des oiseaux. L’objectif est de vous fournir assez d’informations pour que vous soyez capables de reconnaître une dizaine d’espèces d’oiseaux communs, mais aussi pour éveiller votre curiosité !
Pour ce faire, vous retrouverez tout d’abord la présentation de 12 espèces d’oiseaux rencontrées fréquemment en France. À la fin de ces présentations vous pourrez télécharger les fiches d'identités correspondantes !
Nous vous donnerons ensuite des astuces de nourrissage pour les aider à survivre à l’hiver.
Et enfin, nous vous présenterons quelques précieux conseils pour vous permettre d’installer des nichoirs adaptés aux oiseaux qui visitent vos jardins, et ainsi de participer à la diminution de la fragmentation de leur habitat.
Bonne lecture !
Le geai des chênes (Garrulus glandarius) est un passereau de la famille des Corvidés.
On retrouve cette espèce sur tout le continent eurasiatique et en Afrique du nord, aussi bien en plaine qu’en moyenne montagne (jusqu’à 1400 m d’altitude).
Le geai des gênes a une préférence marquée pour les forêts de feuillus (e.g. hêtre, chêne, châtaignier, etc), mêlés ou non avec des conifères (e.g. pin, sapin, etc). On le rencontre aussi dans les parcs et bosquets, à condition que ceux-ci soient arborés. En dehors de sa période de reproduction, son habitat s’élargit et vous pourrez le rencontrer dans des milieux semi-ouverts tels que vos jardins, milieux agricoles et urbains (mais toujours arborés !).
Il se nourrit d’une grande diversité d’aliments, on le qualifie donc d’omnivore. Bien qu’il raffole des glands (i.e. les fruits du chêne), son alimentation varie selon la saison. Du printemps jusqu’au début de l’été, il consomme de nombreux petits vertébrés tels que des lézards, campagnols et mulots. À l’automne et en hiver, il opte plutôt pour une alimentation à base de végétaux.
Vous pourrez observer cette espèce tout au long de l’année en France car il n’est pas migrateur. Mais il faut savoir qu’il peut le devenir si les conditions climatiques ne sont pas favorables (épaisse couche de neige par exemple).
Le geai des chênes est facilement reconnaissable grâce à son plumage atypique et très coloré. Il arbore une belle couleur brun-beige sur la plus grande partie de son corps, avec des nuances de rose. On distingue la tête, vivement colorée, avec une nuance de brun-beige qui tend vers le roussâtre. Le ventre, tout comme le dos, sont gris rosé pâle. Ses ailes sont majoritairement noires, avec une tache d’un bleu très vif que l’on peut facilement repérer lorsque les ailes sont fermées, et derrière laquelle une tâche blanche de plus petite taille vient prendre place.
Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce, c’est-à-dire que tous les individus (i.e. mâles, femelles) ont les mêmes caractéristiques physiques. Les mâles sont simplement parfois un peu plus grands que les femelles.
Cet oiseau porte le nom de "geai des chênes parce qu'il est particulièrement friand des fruits produits par ces arbres, les glands. Il est également qualifié de sentinelle des forêts en raison des cris d'alarme stridents qu'il pousse quand un danger d'approche.
La pie bavarde (Pica pica) appartient, comme le geai des chênes, à la famille des Corvidés.
Cette espèce est retrouvée dans absolument toute l’Eurasie, comme le montre cette carte de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN).
Elle vit aussi bien dans les campagnes que les villes, en milieux ouverts et semi-ouverts tels que les bosquets, bois clairs, parcs et jardins.
Elle est omnivore et se nourrit majoritairement d’insectes, mais aussi de lézards, jeunes amphibiens ou petits mammifères. Elle consomme parfois des graines, des fruits, et peut s’attaquer aux œufs et/ou poussins d’autres oiseaux, notamment de passereaux. Elle peut aussi être nécrophage et ainsi aider à nettoyer les carcasses d’animaux en bords de routes ou en campagne. Grâce à ses grandes capacités d’acclimatation, on peut également l’observer se servir dans les ordures ménagères !
Ce n’est pas une espèce migratrice, vous pourrez donc l’observer toute l’année dans nos contrées.
La pie bavarde est très facile à reconnaître. Elle est noire avec le ventre blanc, a une longue queue et des reflets irisés vert-bleu à la lumière sur ses plumes noires. Son bec est noir également et en vol, le bout de ses ailes est blanc. Le mâle et la femelle se ressemblent beaucoup, il n’y a pas de dimorphisme sexuel.
Saviez-vous que la pie bavarde a une réputation de voleuse, accusée de voler des objets, particulièrement ceux qui brillent ? Légende ou réalité selon vous ? Une étude parue en 2015 (Shepard et al.) a montré que la pie n'est pas particulièrement attirée par les objets qui brillent. Cette réputation lui viendrait probablement du fait que la pie est souvent observée dérobant des éléments du nid de ses congénères.
Le pic épeiche (Dendrocopos major) appartient à la famille des Picidés et est le plus répandu des pics dits bigarrés (i.e. au plumage coloré de noir, blanc et rouge). Il est présent sur l’ensemble du continent eurasiatique, à l’exception de l’Irlande.
Cet oiseau est un forestier ubiquiste, c’est-à-dire qu’il fréquente des milieux forestiers divers et variés et ce d’une altitude nulle (niveau de la mer) jusqu’à plus de 2000 mètres.
Il se nourrit de divers aliments qui changent avec les saisons. Au printemps et en été, son régime est plutôt insectivore. Grâce à son bec et sa longue langue, il extirpe les larves de nombreux insectes directement des troncs et des branches et s’attaque aussi aux fourmilières. À la mauvaise saison, il continue de se nourrir de larves qu’il trouve dans le bois tout en se mettant à la recherche de graines et fruits riches en lipides (e.g. faines).
Le pic épeiche est le plus souvent sédentaire, vous pourrez donc l’observer toute l’année en France. Quelques déplacements locaux peuvent cependant être réalisés, lorsque les ressources alimentaires dans la forêt de résidence se font rares par exemple.
Il est facile à reconnaître grâce à son plumage atypique et coloré, dit « bigarré ». Le dos et les ailes sont noirs, et une large tache blanche est présente sur les épaules. Le dessous de son cou, ainsi que la partie supérieure de son ventre, sont blancs. Son bas ventre est en revanche d’un rouge vif très caractéristique. La tête est blanche également, et il y a sur son sommet une très large calotte noire allant du bec jusqu’à quasiment le sommet du crâne. Enfin, une petite calotte rouge vive sur le haut de la tête permet de distinguer le mâle de la femelle.
il peut marteler un arbre jusqu'à 15 coups par seconde. Cet oiseau a aussi une méthode bien à lui pour ouvrir les graines dures puisqu'il les coince dans une fente d'écorce et tape dessus avec son bec jusqu'à ce qu'elles éclatent.
Tout comme le pic épeiche, le pic vert (Picus viridis) appartient à la famille des Picidés. On le retrouve dans toute l’Eurasie, sauf au nord des pays Scandinaves et sur les îles Méditerranéennes (Corse, Sardaigne, Sicile).
On peut trouver le pic vert aussi bien en plaine qu’en montagne, jusqu’à 2000 m d’altitude. Il affectionne les bois et forêts de feuillus et mixtes, ainsi que les zones cultivées avec pâturages. On peut aussi le retrouver dans les grands parcs et des zones plus ouvertes comportant des bosquets ou des haies en milieux urbains. Ce qui lui importe le plus est l’alternance de zones boisées et de zones ouvertes (clairières, lisières et zones herbeuses pour la recherche de nourriture) et la présence de vieux bois. Il aime s’installer dans les parcelles avec des feuillus âgés de 150-200 ans !
Les zones herbeuses sont importantes pour le pic vert car il se nourrit majoritairement de fourmis. Il mange aussi d’autres insectes xylophages (qui mangent du bois) ou insectes tout court (perce-oreilles, cloportes, araignées, guêpes). Il peut parfois se nourrir de fruits et de graines (céréales, conifères, chênes).
Ce n’est pas une espèce migratrice, il est donc observable toute l’année en France.
Le pic vert porte bien son nom puisqu’il est vert ! Le dessus de la tête (calotte) est rouge, le ventre est jaunâtre, ses rémiges et rectrices (plumes des ailes et de la queue) sont striées de noir. Son bec est jaunâtre avec la pointe sombre. Pour distinguer le mâle de la femelle il faut pouvoir observer sa tête en détails : le mâle a une amande rouge au niveau de la moustache (cou, à côté du bec) alors que la femelle non (amande noire). Attention à ne pas le confondre avec le pic cendré (Picus canus) qui, lui, n’a pas de calotte rouge.
Afin de chasser les fourmis et de les débusquer dans leurs fourmilières, le pic vert a une langue très longue, qu'il peut sortir d'une dizaine de centimètre.
Le pinson des arbres (Fringilla coelebs) est un passereau commun de la famille des Fringillidés.
Originaire de l’ouest du continent eurasiatique, son aire de répartition s’étend aujourd’hui sur l’ensemble de ce dernier, ainsi que dans l’extrême nord de l’Afrique et la majeure partie de l’Amérique du Nord.
Bien que décrit comme une espèce forestière, le pinson a su s’adapter à tous les milieux arborés (forêts, parcs et jardins, du niveau de la mer jusqu’à la limite supérieure de la forêt en altitude).
Omnivore, son régime alimentaire varie en fonction des saisons. À la belle saison, les insectes et leurs larves constituent la plus grande part de son alimentation alors qu’à la mauvaise saison, comme le pic épeiche, il recherche surtout graines, fleurs et bourgeons qui sont des ressources riches en protéines et glucides.
Cet oiseau est sédentaire, et est donc visible tout au long de l’année en France. Néanmoins, quand les conditions hivernales sont hostiles à sa survie (e.g. en Scandinavie), il peut migrer en direction de régions au climat méditerranéen. Des vagues de milliers d’oiseaux peuvent alors être observées !
Contrairement à ce que l’on a vu chez le geai et la pie bavarde, le dimorphisme sexuel est très marqué chez le pinson des arbres. Le mâle et la femelle présentent des caractéristiques physiques distinctes. Le mâle est « haut en couleur », avec un haut du dos brun-marron, une tête grise-ardoise bleutée, un front noir, des joues châtains, un croupion olive, et un sous-ventre d’un rose vineux. La femelle a un plumage beaucoup plus discret, qui présente de subtiles nuances de beige-gris. Le manteau est brun terne, la tête et son dessous arborent un beige grisé, et les ailes présentent un brun-verdâtre foncé et sont ponctuées de barres blanches.
il faut environ 1300 voyages à la femelle pinson pour construire un nid qui se fond parfaitement dans son environnement.
Le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) est un passereau discret de la famille des Muscicapidés.
Il est présent sur l’ensemble du continent Eurasiatique, à l’exception de la Scandinavie et du Royaume Uni. On le retrouve également sur la quasi-totalité du continent Africain.
Bien qu’il puisse occuper les jeunes forêts, le rossignol philomèle n’est pas un oiseau forestier mais un oiseau de transition. Il occupe donc des milieux tels que les lisières, autrement dit, des milieux pourvus d’une végétation basse et dense. Il démontre également une préférence marquée pour les fourrés humides et privilégie les habitats proches d’un cours d’eau.
Il se nourrit principalement d’insectes et de fourmis qu’il capture directement au sol. Quand elles sont disponibles, il consomme également des baies et quelques graines.
C’est une espèce migratrice, qui quitte son aire de reproduction (c’est-à-dire, l’Europe (sauf la Scandinavie), le Proche et Moyen-Orient, la Mongolie et le Maghreb) entre septembre et octobre, et atteint ses zones d’hivernage en Afrique tropicale entre la fin de l’automne et le début de l’hiver. Elle est donc présente en France entre fin avril, date de son retour d’hivernage, et fin octobre.
Le rossignol philomèle est trapu, plus grand que le rougegorge dont il a l’allure. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce. Le plumage des parties supérieures est d’un beau brun chaud qui tend vers le brun-roux au niveau du croupion et de la queue. Ce brun-roux est également retrouvé sur la tête et la nuque. Les parties inférieures sont beige pâle, qui tend vers les teintes de sable sur les flancs.
Contrairement à une opinion répandue, le rossignol philomèle ne chante pas seulement la nuit. ll est simplement plus difficile de l'entendre en journée car le chant d'autres passereaux plus "bruyants" viennent souvent étouffer le sien.
Le rougegorge familier (Erithacus rubecula) est un passereau qui appartient aussi à la famille des Muscicapidés.
Il est présent majoritairement en Europe, mais on le retrouve sur une grande partie du continent Eurasien ainsi qu’en Afrique du Nord.
Il vit dans tous les types de forêts (de feuillus, mixtes, de conifères) mais on peut aussi le rencontrer dans de nombreux habitats boisés comme les haies, les taillis, les parcs et les jardins. Il n’est pas difficile ! Il suffit que la végétation soit assez épaisse.
Les rougegorges familiers se nourrissent de petits fruits (baies), d’invertébrés (vers de terre, araignées, escargots) mais aussi de petites graines qu’ils trouvent au sol. Ils sont donc incapables de s’alimenter sur une boule de graisse suspendue.
Bien que les populations vivant le plus au Nord soient migratrices et se déplacent donc en hiver pour rejoindre des zones plus chaudes (comme le pourtour méditerranéen), en France, on peut apercevoir les rougegorges familiers toute l’année.
Comme leur nom l’indique, ils sont facilement identifiables grâce à leur grande tache rouge-orangée au niveau de la gorge et de la poitrine. Leurs yeux sont des petites billes entièrement noires. Leurs dos et ailes sont bruns et la jonction entre la poitrine et le dos est de couleur grise. Les mâles et les femelles sont identiques.
Cet oiseau est très peu craintif des humains et il est assez courant d'en attirer sur nos balcons avec des miettes de pain. Malgré son aspect très sympathique, il est considéré comme un oiseau très agressif (en tout cas envers ses congénères). En effet, ce sont es oiseaux territoriaux. Il est donc fréquent de les croiser en conflit, chaque adversaire bombant son plastron rouge et sifflant assez fort.
Les mésanges noires (Periparus ater) sont des passereaux qui appartiennent à la famille des Paridés. On les retrouve sur tout le continent Eurasien et dans quelques régions d’Afrique du Nord.
Elles vivent principalement dans les forêts de conifères (sapins, pins, épicéas, etc). Si elles s’installent dans les forêts mixtes elles chercheront toujours les coins où il y a des conifères, et il en ira de même si elles visitent vos jardins.
En été, les mésanges noires se nourrissent principalement d’insectes divers et variés, mais en hiver elles changent d’alimentation et optent pour des graines de conifères.
C’est une espèce partiellement migratrice, ce qui signifie que certaines migrent vers le sud en hiver, parfois en très grand nombre. D’autres font le choix de s’établir toute l’année sur le même territoire et prennent le risque de manquer de nourriture et d’avoir des difficultés à survivre au froid. Il est fréquent de les apercevoir tout au long de l’année sur le territoire français puisque certaines sont sédentaires.
Vous pourrez reconnaître ces oiseaux grâce à leur casque noir et aux taches blanches sur leurs joues. Elles ont une bavette (tache sous le bec) noire, le ventre gris clair/blanc et leur dos est gris olivâtre. On considère que les femelles et les mâles sont identiques, il est donc possible de les différencier uniquement lorsque nous sommes très habitués à les observer.
Les mésanges noires qui se sédentarisent prennent le soin de constituer des réserves de nourriture qu'elles cachent au sommet des arbres. En effet, elles vont dissimuler des graines dans des bourgeons vides ou dans des fissures d'écorce.
Tout comme la mésange noire, la mésange bleue (Cyanistes caerules) est un petit passériforme appartenant à la famille des Paridés. L’espèce se retrouve essentiellement en Eurasie et majoritairement du côté Européen. Sa distribution s’étend jusqu’en Asie mineure et au nord de l’Afrique via une sous-espèce locale.
Cet oiseau vit essentiellement dans les forêts de feuillus, mais également (bien qu’en densité plus faible) dans des forêts mixtes (mélange de conifères et de feuillus). La mésange bleue est également très répandue dans les parcs et en milieu urbain.
Le régime alimentaire de la mésange bleue varie en fonction des saisons. Pendant les beaux jours, elle suit un régime essentiellement insectivore, mais une fois la belle saison achevée, elle devient granivore-frugivore car les insectes ne sont plus disponibles.
L’espèce est sédentaire en France et peut donc être observée toute l’année.
Pour la reconnaître, c’est facile, tout est dans le nom ! Elle arbore un plumage d’une couleur bleutée au niveau de la queue, des ailes et au sommet du crâne (calotte), ainsi qu’un ventre jaune citron. Les joues et le front sont blancs et elle présente un trait sourcilier noir entourant son œil et allant de part et d’autre de la tête. Elle a aussi un autre trait noir le long de la gorge, sous le bec, faisant contraste avec le blanc de la tête. Il est possible de distinguer le mâle et la femelle en comparant la couleur des calottes. Celle du mâle arbore un bleu bien plus marqué que celle des femelles. Attention cependant à ne pas confondre la mésange bleue avec la mésange charbonnière. La mésange charbonnière a une calotte noire et pas de front blanc (il n’y a donc pas de trait sourcilier).
La mésange bleue met des fragments de plantes odorantes dans son nid (comme la lavande ou l'immortelle). Des chercheureuses de l'Université de Montpellier ont montré que cela permettait de réduire la quantité de bactéries présentes dans le nie et donc de protéger les poussins.
Les moineaux domestiques (Passer domesticus) sont eux aussi des passereaux, mais appartenant à la famille des Passéridés.
Ces oiseaux possèdent une aire de répartition impressionnante puisqu’on les retrouve pratiquement sur tous les continents (sauf le Groenland et l’Antarctique) ! 12 sous-espèces sont dispersées sur la surface du globe, dont la majorité ne migre pas. Seules 2 sous-espèces asiatiques sont migratrices.
Le moineau domestique est une espèce dite « anthropopile », c’est-à-dire qu’il vit beaucoup dans les zones occupées par les humains. On le verra donc partout en ville, en campagne dans les villages, hameaux et fermes isolées. Tout ce dont il a besoin c’est de végétation et de présence humaine.
Il consomme généralement beaucoup de graines, de bourgeons et parfois quelques invertébrés. Cependant, il est opportuniste et comme il est très présents en ville ou aux abords des zones occupées par les humains, il sait tirer profit de nos activités (agriculture, détritus…).
On retrouve les moineaux domestiques toute l’année en France. Ils sont très facilement observables, et présents en grande densité. Il y a d’ailleurs de fortes chances pour que vous ne les remarquiez même plus !
Chez cette espèce, le dimorphisme sexuel est très marqué. La femelle possède des couleurs moins contrastées que le mâle. Ils ont tous deux le dos marron et rayé (noir). La femelle a le bec brun, ainsi que la tête avec un « sourcil » plus clair. Le mâle a le bec noir, la tête grise avec une « bavette/gorge » noire. Attention à ne pas le confondre avec le moineau friquet (Passer montanus) qui lui ressemble beaucoup ! Contrairement au moineau domestique, le moineau friquet vit plutôt dans les champs et en campagne. De plus, ce dernier a une calotte brune et des joues blanches avec une tache noire alors que le domestique a une calotte grise et pas de taches sur les joues. Le moineau friquet a aussi une bavette bien délimitée, qui ne s’étend pas sur le ventre alors que le moineau domestique a une bavette noire plus « diffuse » qui descend jusqu’au ventre.
Au cours d'une même saison de reproduction, cette espèce peut produire jusqu'à 4 nichées de 2 à 8 oeufs ! En effet, le mâle et la femelle couvent ensemble durant une quinzaine de jours puis nourrissent les petits pendant 2 semaines après éclosion. Deux semaines après l'envol, ils peuvent donc se relancer dans une autre nichée. Et ainsi de suite jusqu'à 4 nichées/an.
Les bergeronnettes grises (Motacilla alba) sont aussi des passereaux, mais de la famille des Motacillidés.
Ces oiseaux `sont présents sur tout le continent Eurasiatique, en Amérique du Nord, en Océanie et sur la quasi-totalité du continent Africain. En hiver, les populations établies le plus au Nord migrent vers des climats plus favorables.
On retrouve souvent la bergeronnette grise au bord des cours d’eau. Elle affectionne les zones ouvertes, les grands espaces, qu’ils soient sur les étendues d’eau, en campagne ou plus en milieu urbain comme les friches industrielles. Elle recherche les zones avec peu de végétation ou une végétation rase, les parcs et jardins peuvent donc aussi lui convenir, du moment qu’elle y trouve de quoi se nourrir.
Elle se nourrit d’insectes (au sens large, tout ce qui lui passe sous le bec !) et pratique différentes méthodes de chasse. Elle peut ainsi chasser les diptères (e.g. les mouches, les moustiques), les coléoptères ou encore les fourmis, que ce soit au sol, sur de la végétation flottante ou en vol.
Étant une espèce partiellement migratrice, on retrouve la bergeronnette grise partout en France en été mais en hiver, elle ira plus au sud dans le pourtour Méditerranéen et en Afrique (jusqu’en Afrique centrale). Les plus chanceux d’entre nous pourrons néanmoins observer quelques individus dans l’ouest du pays.
Pour la reconnaître, il faut regarder sa queue. En effet, les bergeronnettes se distinguent principalement par une longue queue noire et blanche qu’elles agitent de bas en haut fréquemment. Elles ont le dos gris, les ailes rayées noire et blanche, le ventre blanc et une bavette noire. Le haut de leur tête (la calotte) est noir et un bandeau blanc habille leur face.
Il est fréquent d'observer les bergeronnettes en groupe, elles sont très sociales sauf pendant les périodes de reproduction. Elles deviennent territoriales et se mettent donc à défendre ardemment leur zone de nidification.
Le merle noir (Turdus merula) appartient à la famille des Turdidés. Il est présent dans toute l’Eurasie et au nord de l’Afrique.
On peut le trouver dans divers milieux : forêts, bois, jardins, parcs et bocages. Il préfère la présence d’arbres feuillus mais on le retrouve parfois dans les forêts mixtes et de conifères. Il vit aussi bien en ville qu’à la campagne, et même à la montagne jusqu’à 1600 m d’altitude.
Le merle noir est omnivore et s’alimente essentiellement au sol. Son régime alimentaire est composé en majorité de vers de terre (de nombreuses espèces différentes) mais aussi d’insectes et larves d’insectes, et de beaucoup de fruits lorsque ceux-ci sont mûrs sur les arbres et arbustes.
C’est un migrateur partiel, s’il est sédentaire (et donc présent en continu) dans l’ouest de l’Europe (et donc en France où vous le verrez toute l’année) et au nord de l’Afrique, on le trouve en Biélorussie, Ukraine et Russie seulement en été. Il en va de même pour la Scandinavie. Les populations de ces pays migrent dans l’ouest de l’Europe pour hiverner (de septembre à avril).
Le merle noir est… noir, oui, mais seulement le mâle ! Au printemps et en été (pour la reproduction) il a un bec et un cercle oculaire jaunes. Il peut être confondu avec l’étourneau mais ces deux espèces diffèrent par leur comportement : le merle est solitaire alors que l’étourneau est grégaire. Le merle a aussi une longue queue qu’il lève et abaisse lentement, et a un moyen de se déplacer singulier : il sautille à pattes jointes lorsqu’il est au sol cherchant sa nourriture. La femelle est brune et a un plumage tacheté. Son bec est foncé.
Le saviez-vous ?
Il est possible d'observer des merles noirs blancs. Ces individus, atteints de leucisme (une anomalie génétique responsable de troubles de production de mélanine), peuvent être tout blanc ou bien partiellement blanc. Il semblerait que cela soit plus fréquent en ville qu'à la campagne (Izquierdo et al. 2019)
Maintenant que vous connaissez les oiseaux de vos jardins, vous souhaitez les aider à passer un meilleur hiver ? Vous pouvez ! Par exemple, en leur proposant de la nourriture. En effet, le manque de nourriture est la première cause de mortalité des oiseaux pendant l'hiver. Mais attention, il y a quelques règles à respecter et quelques recommandations à connaître. On vous dit tout dans la suite !
Il est conseillé de nourrir les oiseaux uniquement durant la mauvaise saison (de mi-novembre à mars), et ce particulièrement lors des épisodes de grands froids (ou de couvert neigeux prolongé). C’est en effet durant cette saison qu’une grande partie des espèces adopte un régime alimentaire plutôt granivore et/ou frugivore en raison du peu d’insectes disponibles. Mais graines et fruits ne sont pas abondants non plus durant l’hiver qui est une période particulièrement rude pour les oiseaux qui doivent dépenser beaucoup d’énergie pour se réchauffer. Un petit coup de pouce pour les aider à trouver de quoi manger favorise donc grandement leur survie.
Il est essentiel d’avoir à l’esprit que si l’on commence à nourrir pendant un épisode de froid, il ne faut surtout pas s’arrêter en cours de route. Il faut également veiller à ce que la nourriture soit présente en quantité suffisante. Vous devez donc nourrir tout l’hiver, et être particulièrement vigilant quant à la quantité de ressources que vous leur fournissez pendant les épisodes neigeux et/ou de grand froid.
À l’inverse, il est inutile et déconseillé de nourrir pendant la belle saison (printemps-été) puisque la majorité des oiseaux retournent à leur régime alimentaire insectivore. Ce régime riche en protéines est très important pour eux et leurs oisillons (notamment pour leur croissance). Il ne faut donc pas les détourner de ce régime alimentaire en leur mettant graines et fruits à disposition.
Il ne faudra pas non plus leur donner d’insectes puisque c’est également durant cette période que les oisillons apprennent à se nourrir par eux-mêmes. Vous pouvez (et il est même conseillé de le faire), en revanche, donner de l’eau fraîche aux oiseaux toute l’année, particulièrement l’été mais aussi en hiver quand il gèle car l’eau liquide est alors difficilement disponible dans la nature.
En fonction des espèces, différents types de mangeoires peuvent être utilisées. Le format le plus répandu est sans aucun doute le filet suspendu. Très simple, comme son nom l’indique, il s’agit d’un filet suspendu contenant graines et/ou boules de graisse. Il sera uniquement utilisé par les espèces les plus agiles telles que les mésanges. Ceci dit, ce type de support n’est pas idéal, voire même déconseillé, car les oiseaux peuvent rapidement s’emmêler et se retrouver bloqués dans le filet.
Une alternative est le plateau. Placé en hauteur, il est ouvert à la grande majorité des espèces (attention à bien ajouter un toit afin de protéger la nourriture). Vous pouvez aussi utiliser une mangeoire trémie : il s’agit d’un dispositif simple avec une réserve de nourriture qui s’écoule au fur et à mesure que les oiseaux se nourrissent (comme les distributeurs de croquettes pour chats !). Enfin, vous pouvez aussi nourrir au sol. À ce moment-là, il faudra quand même privilégier l’usage d’un plateau (sauf pour les fruits) afin d’éviter que les graines ne restent en contact avec le sol humide.
Il faut être vigilant, car en cas de forts rassemblements, les mangeoires peuvent ainsi devenir des lieux de propagation de maladies. Il est donc nécessaire de suivre quelques règles essentielles afin de ne pas rendre nuisible l’action de nourrissage hivernal :
- placer la mangeoire dans une zone ouverte pour éviter les possibilités d’accès ou de cachettes pour les prédateurs naturels tels que les chats ou les fouines,
- utiliser des mangeoires spécifiquement conçues pour cette activité qui permettent de réguler “le trafic” et ainsi de limiter le nombre d’oiseaux présents simultanément
- protéger la nourriture de l’humidité et du gel, avec un toit par exemple
- nettoyer régulièrement la mangeoire et ses environs
- si un abreuvoir est ajouté (attention, maximum 10 cm de profondeur pour éviter le risque de noyade), le nettoyer et renouveler l’eau régulièrement.
Les mangeoires n’attirent que quelques espèces d’oiseaux. On retrouvera majoritairement des passereaux (mésanges, moineaux, pinsons …). En fonction des sources de nourriture apportées, d’autres familles moins communes telles que les turdidés (grives, merles) ou des corvidés (geai, pie, corneille) pourront se joindre à la fête. Vous pouvez retrouver une liste (non exhaustive) sur oiseauxdesjardins.net.
Il existe trois grands types de nourriture que l’on peut distribuer aux oiseaux durant l’hiver :
Privilégier les graines de tournesol dans les mangeoires pour les mésanges, pinsons ou verdiers ; de blé ou d’orge pour les espèces se nourrissant au sol tels que les moineaux ou les bruants. On peut également réaliser des mélanges de graines afin de varier l’alimentation et d’attirer plusieurs espèces simultanément (exemple : 1/3 de tournesol noir, 1/3 de cacahuètes, 1/3 de maïs concassé). Attention, il faut toujours utiliser des graines non grillées et non salées ! Ce n’est pas l’apéro du dimanche 😉 Vous pouvez trouver un récapitulatif très complet ici.
Certaines espèces sont majoritairement frugivores (grives et merles par exemple), dans ce cas, on peut disposer directement au sol des fruits bien mûrs (pommes, poires, raisins). Ils seront consommés rapidement, avant même de commencer à moisir.
Les pains de graisse sont également des sources nutritives de premier choix, surtout lors des périodes de grand froid. Il convient alors d’utiliser au maximum des graisses végétales (hors huile de palme). Il est également possible de proposer des graisses animales (suif de bœuf ou lard de porc) mais en veillant bien à utiliser des produits non salés. En plus, vous pouvez fabriquer les pains de graisse à la maison, c’est très simple, amusant et utile ! Voir tuto juste en dessous !
Les sites de nidification disponibles pour les oiseaux (cavités dans les arbres, trous et fentes dans les murs, buissons épais, etc) se font de plus en plus rares, et ce aussi bien en ville qu’à la campagne. Nos activités anthropiques, à travers nos constructions nombreuses (bâtiments, réseaux routiers, etc) viennent fragmenter l’habitat des oiseaux et tendent à faire disparaître bon nombre des lieux utilisables par ces derniers pour se loger et donc se reproduire. Pour les aider, nous pouvons venir reconnecter leur habitat et leur offrir des sites de nidification adaptés à leurs besoins en installant des nichoirs dans nos jardins et parcs.
Pour permettre aux oiseaux de venir occuper le nichoir que vous leur aurez installé, il est important de respecter quelques grands principes, aussi bien au niveau de la construction, que de l’installation.
Sachez enfin qu’il existe 3 principaux types de nichoirs :
Retrouvez toutes ces bonnes pratiques, ainsi qu’un guide complet pour savoir quel type de nichoir proposer aux espèces d’oiseaux communs que nous vous avons présenté dans cet article, juste ici :
Nous espérons que ce premier guide du naturaliste vous invitera à vous intéresser de plus près aux espèces qui vous entourent. La biodiversité ordinaire est importante pour nos écosystèmes et notre santé (comme le dit Enric Sala). Se familiariser avec elle nous rend plus sensible à sa protection. Il est de notre devoir à tous de renouer un lien fort et durable avec ces organismes. Vous retrouverez d’autres guides du naturaliste prochainement sur notre site web. D’ici là, on vous souhaite de rester curieux pour comprendre le monde afin de devenir acteur de sa préservation !